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Entretien avec M. Laurent, président de l'association Peuples Solidaires à Saint-Lô et vice-président au niveau national

    Suite à l'animation proposée par le collectif de la Semaine de la Solidarité à Saint-Lô, nous avons interrogé deux dirigeants de Peuples Solidaires. Il nous ont apporté une éclaircissement sur la situation des jeunes et du bénévolat, mais nous ont aussi retracé leur vie en tant que bénévoles. 







 















        

                                     

                                                                                                                André Laurent

                                                                             Président de la permanence Peuples Solidaires de Saint-Lô

                                                                                  et vice-président de l'association au niveau national





Qu'est ce qui vous a poussé à être bénévole ?



     « Je n'en sais rien, ça s'est fait dans le temps, tout jeune j’étais bénévole dans les centres de loisirs et d'hébergements patronages. J'ai ensuite fait une carrière d'animateur socioculturel et de conseiller à la jeunesse et aux sports sur la vie associative.
Je voulais équilibrer mon temps entre 3 pôles : le premier, les activités professionnelles, le second, les activités familiales et amicales, puis enfin un  pôle d'engagement social associatif politique ou syndical. »





Pensez vous que les jeunes s'engagent beaucoup dans votre association,  qui demande du temps, des convictions, et de la maturité ?

     « Je ne crois pas qu'en étant jeune, on puisse s'investir profondément dans des associations de développement des PMA (Pays Moins Avancés) et de défense des droits, parce que cela demande une distance par rapport à son vécu, ainsi que de l'expérience qu'apporte la vie.
Quand on travaille autour de la notion du développement, on travaille sur la durée, et quand on est jeune, on termine ses études, on crée une famille, on devient de jeunes adultes. Le temps libre de ces personnes est donc plus restreint, elles ont donc moins de temps à consacrer. C'est pourquoi l'on retrouve des taux importants de personnes engagées,
de 40-50 ans et des jeunes retraités, dans des ONG consacrées au développement.

Par contre, les jeunes peuvent s'investir sur des animations ponctuelles dans la défense des droits, parce que cela demande peu de temps et c'est extrêmement ciblé, même quand on a 17/25 ou 35 ans, une action de ce type portera ses fruits. »





Pourquoi vous vous êtes investis, quelles sont vos motivations, vos valeurs défendues ?



     « Je me définis comme un utopiste par nature. Car je pense que, dans ce monde de pessimistes il faut rester utopique. L’utopie c'est de croire qu'on peut se passer d'utopie. Le chemin de chaque homme et de chaque femme -----> rêve d'un monde un peu plus fraternel, un peu plus équitable ou chaque individu trouve sa place et chaque peuple n'est pas exploité, ni par ses propres gouvernants ni par d'autres peuples. Je rêve d'un monde équitable. Je reprendrais la citation du colibri [dans le conte du colibri] « Ce que je fais, c'est une petite goutte d'eau mais

cela peut faire bouger les choses ».

    Ce conte raconte qu'un jour, il y eut un immense feu dans une forêt. Tous les animaux furent affolés et s'enfuirent. Sauf un, le colibri. Ce petit oiseau, avec une volonté de fer, pris de l'eau dans son petit bec et alla déposé sur le feu les quelques petites gouttes qu'il avait recueilli. Il le fit encore une fois, et encore et encore. Les autres animaux, surpris, lui demandèrent pourquoi il se battait pour une causé déjà perdue. Le colibri leur rétorqua : « Je le sais, mais je fais ma part. »



http://www.colibris-lemouvement.org/colibris/colibris-et-la-legende

 

















































Depuis quel âge êtes-vous engagé ?​​​



     « Depuis très tôt je lisais beaucoup. J'étais très intéressé par la géopolitique et les problèmes du monde qui m'entourent. »

Pensez-vous que les jeunes de 20-30 ans étaient-ils plus investis il y a quelques années ?

     « Je considère que dans le monde associatif qui est irremplaçable, il y a 2 grandes catégories. La première est faire partie d'une association au bénéfice direct de ses adhérents comme un club sportif par exemple. La seconde est faire partie d'une association tournée vers autrui ou la défense des droits et revendications. Autrement dit, s'engager sur une associations centrée sur la satisfaction de ses adhérents ou à l'opposé centré sur autrui.
Je crois que les jeunes quand ils ne sont pas installés durablement dans la vie, c'est normal qu'ils pensent d'abord au club de foot du coin. »











































                                                                                                         Maurice Laisney 

Membre de l'association de Peuples Solidaires 

 



Qu'est ce qui vous a poussé à participer au bénévolat ?

     « J'ai eu la chance de tomber dans une famille où mon père était un peu le chef syndical de sa boîte, j'ai aussi participé à un mouvement de jeunesse qui s’appelait, et s'appelle toujours la JOP (Jeunes). Ce mouvement regarde comment les jeunes travailleurs peuvent être exploités et comment ils peuvent se défendre. Leur slogan se base en 3 mots : voir, juger, agir. Je faisais partie de ce mouvement avant de partir à l'armée, puis je me suis engagé dans des syndicats internationaux. Ensuite tout s'est enfilé peu à peu. »





Pensez vous que les jeunes s'investissent facilement dans ce genre d'associations ?



    « Un constat : il y a moins de jeunes ! Mais quand il y a des jeunes,  ce sont généralement des jeunes très engagés souvent bardés de connaissances. Ce n'est pas engagement très long mais plutôt un engagement cyclique. Je pense que ce n'est pas une désertion de la part des jeunes,  il y a peut-être moins de monde, moins de gens par contre la pop mondiale augmente.
Il y a beaucoup de jeunes engagés dans le sud, mais aussi parce que il y a beaucoup de jeunes dans la population française. »





Pensez vous que des campagnes de mobilisation attireront les jeunes ?

     « Là oui d'une manière très simple. J’ai fait par exemple des empreintes de pied pour la marche de Janadesh, j'ai rencontré des jeunes dans le festival « chauffer dans la noirceur ». En leur racontant mon expérience, des jeunes d'environ 20 ans furent intéressés ce sont principalement des étudiants ou des jeunes travailleurs (étudiants , jeunes travailleurs ). Pour moi le manque d'information joue beaucoup.
Je pense toutefois que nous sommes abreuvés d'informations alors qu'avant il fallait se retrouver pour avoir les informations. Maintenant avec Facebook et Twitter les mobilisations et les échanges humains sont favorisés et les jeunes savent parfaitement se servir de ces outils. Nous pensons que chaque personne a sa place dans l'évolution même si elle ne le sait pas. »



Pensez vous que les jeunes de 20-30 ans étaient-ils plus engagés il y a quelques années ?



     « Je ne sais pas, je dirais oui et non. Oui dans le sens où les besoins satisfaits étaient moins importants.
Cela pouvait donc influencer les jeunes à s'investir, à faire les choses ensemble. On retrouve peut-être cet état d'esprit dans les pays du Sud où on a moins de moyens. Je pense que cela ne veut pas dire pour autant que les jeunes s'investissent moins, mais peut-être autrement, par d'autres moyens. Mais c'est vrai que nous sommes dans un système de société de vie où tout est mâché, on ne créée plus ou on crée moins. »







Etant jeune correspondant chez Ouest-France, Guillaume RENEE a réalisé une interview avec une partie des membres du collectif à la fin de la Semaine de la Solidarité Internationale. Voici l'article (paru le samedi 24 novembre) : 

 

 

 

 

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